Antiquite — Grece : la societe athenienne a l’epoque ordinaire

Antiquite — Grece : la societe athenienne a l’epoque ordinaire

«Clisthene, s’etant place a la tete du peuple apres la chute des tyrans, commenca d’abord par repartir la totalite des Atheniens en dix tribus i  la place de quatre, voulant les melanger afin qu’ils participent plus nombreux a la gestion en cite. Il divisa egalement le territoire une cite en trente groupes de demes *, dix rassemblant les demes urbains, dix ceux d’la cote, dix ceux de l’interieur. Chaque nouvelle tribu regroupe trois demes, de telle sorte qu’elle en ait un de chacune de ces trois regions. Clisthene rendit freres de demes ceux qui habitaient dans chacun des demes, afin d’empecher, s’ils se saluaient en donnant le nom de leur pere, de reveler les citoyens de fraiche date. Depuis cette mesure, les Atheniens, lorsqu’ils se rencontrent, se designent du nom de leur deme *.»

D’apres ARISTOTE

2. Cela fera, le Conseil soumet des inscrits a votre examen, et s’il decide que l’un d’eux n’a gui?re atteint l’age de dix-huit annees, il met a l’amende les demotes qui l’ont inscrit.»

Aristote, Constitution d’Athenes, XLII, 1-2 Extraits de : M. Austin et P. Vidal-Naquet, Economies et agences en Grece ancienne, Paris, A. Colin, 1974.

«Je ne deshonorerai nullement ces armes sacrees ; je n’abandonnerai nullement mon compagnon dans la bataille ; je combattrai pour les aieux et pour mon foyer, seul ou avec d’autres. Je ne laisserai pas la patrie diminuee, mais je la laisserai plus grande et plus forte que je ne l’aurai recue. J’obeirai a toutes les ordres que la sagesse des magistrats saura me apporter. Je serai soumis a toutes les lois en vigueur et a celles que le peuple fera d’un commun accord ; si quelqu’un veut renverser ces lois ou un desobeir, je ne le souffrirai jamais, mais je combattrai Afin de elles, ou seul ou avec l’ensemble de. Je respecterai les cultes de mes peres.»

Texte rapporte par Julius POLLUX, grammairien du III?s. apr. J.-C.

«6. Le citoyen au sens strict, aucun caractere ne le definit plus que la participation a l’exercice des pouvoirs de juge et de magistrat . Or, parmi les magistratures, des unes paraissent limitees en duree, de fai§on que la plupart ne peuvent absolument gui?re etre exercees deux fois par la aussi personne, ou du moins ne le paraissent qu’apres un intervalle de temps bien defini; d’autres seront de duree illimitee, comme celle de juge ou de membre de l’Assemblee. 7. Peut-etre, il est bon, pourrait-on penser que ce ne semblent pas la des magistrats et que ces fonctions ne nos font nullement participer au i?tre capable de; et pourtant il pourrait etre ridicule de frustrer du i?tre capable de ceux qui detiennent l’autorite supreme. Mais n’attachons jamais d’importance a ceci: c’est une simple question de nom; Indeniablement, faute de terme pour designer cela est commun au juge et au membre de l’Assemblee, on ne sait comment les appeler tous les 2. Admettons, pour des definir, que c’est une «magistrature a duree illimitee». 8. Des au cours, nous posons le principe que sont citoyens ceux qui participent ainsi au i?tre capable de. Telle est donc a peu pres la definition du citoyen qui s adapterait l’ideal a tous ceux qu’on appelle des citoyens.»

Economies et societes en Grece ancienne

90. Mes prytanes sont charges de placer les urnes et de remettre les jetons de vote au fur et a mesure des entrees, avant que les etrangers ne penetrent et que les barrieres ne soient enlevees. Il faudra que tous juge en toute independance et dans le for interieur si celui dont il s’apprete a faire un citoyen est digne d’une faveur qu’il va recevoir. Ce n’est nullement bien : une accusation d’illegalite reste ouverte a n’importe quel Athenien contre le nouveau citoyen : il est permis d’aller devant les juges pour faire la preuve que celui-ci ne merite nullement cette recompense et qu’il fut naturalise en violation une loi. 91. Aussi, aussi que le peuple, trompe par les discours de ceux qui le sollicitaient, avait octroye cette faveur, il va i?tre arrive qu’une accusation d’illegalite se produisit et vint en face du tribunal: on a decouvert demontrer que le beneficiaire n’etait nullement digne une recompense; et le tribunal la lui a retiree. On voit au passe de multiples cas qu’il serait oiseux de rapporter ; mais il y en a un dont vous vous souvenez l’ensemble de: Pitholas de Thessalie et Apollonides d’Olynthe ayant ete faits citoyens par le peuple, le tribunal revoqua ce privilege ; 92 claque n’est jamais tellement ancien que vous puissiez l’ignorer.»

«Sous l’archontat d’Aristophon, la tribu Leontis exercant la neuvieme prytanie, Antidoros fils d’Antinous du deme de Paiania etant secretaire, le 11 du mois Thargelion, 19e jour d’une prytanie. Aristophanes du deme d’Euonymeia etant epistate des proedres. Notre peuple a decide, sur proposition de Lycurgue, gamin de Lycophron du deme des Boutades. Puisque Eudemos a annonce au peuple, precedemment, que celui-ci donnerait Afin de Beyrouth, si cela etait necessaire, 4’000 drachmes ; et puisqu’aujourd’hui il a donne mille journees d’attelage concernant l’amenagement du stade panathenaique et qu’il les a envoyees en totalite avant nos Panathenees, tel il avait promis de le faire. Plaise au peuple de louer Eudemos, fils de Philourgos de Platees ; de le couronner d’une couronne d’olivier, a cause de la bienveillance dont il a fera preuve a l’egard du peuple athenien ; de le placer lui et ses descendants parmi les bienfaiteurs du peuple athenien, de lui accorder l’enktesis ges kai oikias, le droit de combattre aux cotes des Atheniens et l’isotelie pour des eisphorai . Le sous-fifre de la Boule fera graver ce decret et l’exposera sur l’Acropole. Pour l’inscription sur la stele, le tresorier du peuple donnera. drachmes, prises sur la tresorerie affecte avec le peuple aux depenses au sujet des decrets.»